Sonia Rolland fut élue Miss France en 2000. Elle a marqué de son empreinte cette institution en étant l’une des rares femmes de couleur à décrocher la prestigieuse couronne réservée aux plus belles femmes de France.
Désormais comédienne accomplie, talentueuse, elle est aussi une humaniste, très engagée dans de nobles causes, notamment celle de son pays d’origine, le Rwanda.
C’est au forum Grimaldi de Monte-Carlo que nous avons pu rencontrer cette artiste complète, devenue réalisatrice.
Bonjour Sonia, est-ce ta première fois au Festival de Monte-Carlo ?
Bonjour Laurent, non pas du tout ! À l’époque de la série « Léa Parker », j’y venais souvent. Ensuite, je suis venue défendre d’autres séries. Je tiens à souligner l’aspect très business et professionnel de l’évènement, et cela me plaît beaucoup. Et j’adore Monte-Carlo, c’est à chaque fois un plaisir de venir dans la principauté.
Parle-nous de ton association, Maïsha Africa.
Cette association, dont je suis la créatrice, va souffler ses quinze bougies. Nous fêterons cet anniversaire le 19 septembre, au Pavillon Cambon à Paris, et la soirée sera présidée par Yannick Bolloré, qui me fait là un beau cadeau. En effet, sa présence influencera beaucoup de gens pour acheter des tables.
Seront présentes de nombreuses célébrités, en tout il y aura entre deux cents et trois cents personnes. Je souhaite transformer le dernier orphelinat de Kigali au Rwanda en école de quartier. Pour moi, ce serait un merveilleux symbole pour clôturer ces quinze années de travail. La soirée aidera justement à financer ce projet.
Peut-on te considérer comme une femme engagée ?
Absolument Laurent, je suis une femme engagée, déterminée et je ne suis pas près de me laisser marcher dessus. Je suis toujours prête à défendre de nobles causes, je le fais par le biais de la réalisation.
J’ai réalisé dernièrement un documentaire sur le Rwanda et j’avais envie de le faire de manière positive et avec de l’inspiration. C’est un pays que je trouve extraordinaire, l’un des plus beaux du monde, on ne le dit pas assez en France.
Avec la société de production Bagan Films, nous sommes allés deux fois là-bas afin d’interviewer les habitants.
En tant que Rwandaise d’origine, es-tu encore sous le choc des évènements de 1994 ?
Effectivement née au Rwanda, j’ai quitté le pays en 1989, je ne suis arrivée en France qu’en 1994, avec ma valise et la nostalgie de mon pays.
Je me suis vite rendu compte que le peuple français connaissait mal le Rwanda et que, à part le génocide, ce pays leur était totalement inconnu, alors qu’il fait preuve d’une grande ambition démocratique et de modernité, il compte plus de 64 % de femmes au Parlement.
Tu en veux à la France d’être intervenue trop tard pour éviter le génocide ?
Mon père est français et jusqu’à la fin de sa vie, il a eu honte du comportement des autorités françaises à l’égard du Rwanda avant, pendant et après le génocide. Les politiques français doivent absolument tendre la main aux Rwandais.
Tu as joué dans nombre de séries populaires, quelle est ta préférée ?
Aucune n’a ma préférence, car l’expérience fut différente à chaque occasion. Par exemple, sur « Caïn », j’ai rencontré des gens formidables. « Léa Parker »
m’a appris énormément de choses sur mon jeu. Mais je ne voulais pas qu’il devienne mécanique à force d’interpréter le même personnage. Il était temps
que la série s’arrête, pour mieux revenir.
Deux séries sont actuellement en développement à la société de production Making Prod, nous attendons que les chaînes les valident.
Elles sont force de proposition avec de super personnages à développer.
Ton mot de la fin, Sonia ?
Je suis ravie d’annoncer à tous tes lecteurs, Laurent, que je vais réaliser mon premier long métrage, produit par Dominique Farrugia. Après avoir tourné mon court métrage l‘année dernière, je ne pensais pas que cela aboutirait sur de si belles choses. Dominique ayant été séduit par mon travail, il me suit dans cette
nouvelle aventure.
Propos recueillis par Laurent Amar
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