Bonjour Philippe Cataldo, que deviens-tu depuis l’énorme succès, dans les années 1980, de tes “Divas du dancing” ?
Salut Laurent, en fait, depuis les “Divas”, j’ai beaucoup composé : pour la télévision, surtout des génériques, pour la radio également. J’ai fait des arrangements musicaux, notamment pour un ballet qui fut donné à l’Opéra de Paris, bref un travail plus discret, plus personnel mais qui fut riche en rencontres et en expériences de toutes sortes. Cela correspond assez à mes attentes en général dans ce que la musique nous réserve de “voyages” à travers diverses disciplines. Je dirais presque que les “Divas” et mon passage dans ce métier en tant que chanteur étaient “anecdotiques”. En effet, mon véritable but reste la composition.
Comment est née cette chanson ?
Un soir, de retour de gala dans une discothèque avec mon premier single, je n’avais pas sommeil, j’ai branché ma “boîte à rythmes” de l’époque, j’ai appuyé sur la fonction ” Rythme latino ” et je me suis mis au clavier. En cinq minutes, elle était composée. Nous passons quelquefois des heures à terminer certaines chansons, après de nombreuses rectifications et d’autres arrivent ainsi. Cela fait partie des petits “miracles” que nous réserve la composition. Ensuite, alors que nous avions enregistré le playback orchestre, l’enfer a commencé. Nous avons proposé cette musique à un grand nombre de paroliers, auteurs de très bons textes mais quelque chose me disait que nous n’étions pas sur la bonne piste par rapport à l’ambiance de la musique.
Un de mes jeunes amis, le fils de l’écrivain Patrick Cauvin, me dit un jour que son père voulait essayer de rédiger un texte sur cette musique. Il n’était pas auteur de chansons, mais je l’appréciais beaucoup en tant qu’écrivain ; il proposa un texte assez “littéraire” : il y racontait l’histoire d’un jeune homme qui accompagne les dames dans les dancings.
On appelait ces garçons des “Taxis Boys”. Après un échange chaleureux au téléphone, je lui expliquai que le texte n’avait pas les “mécaniques” sonores nécessaires au mariage avec cette musique mais lui demandai l’autorisation d’en garder l’idée. Il me l’accorda gentiment. Jean Schultheis et moi avions le même producteur et nous n’avions pas pensé que Jean pouvait essayer d’écrire un texte sur cette musique car il n’avait pas l’habitude de le faire. Nous avions fait le tour de Paris sans penser que le bon auteur se trouvait à côté de nous ! Bref, en quelques jours, Jean écrivit un premier texte dont les couplets, qu’il me lut au téléphone, me séduisirent tout de suite. Jean avait appelé la chanson “Taxi Boy” mais un film avec Richard Berry sortait à ce moment-là avec le même titre.
Je ne trouvais pas cela très heureux d’autant que j’avais du mal à placer ce mot d’un point de vue “sonore” dans le refrain. Je lui demandai de revoir le refrain, il bougonna, Jean bougonne beaucoup, et trois jours plus tard il me rappela. Je l’entends au téléphone comme si c’était hier : ” M. Cataldo ! (bougonnements), refrain (bougonnements) ! On y va ! Les Divas du dancing, les Divas du dancing, les cinglées du mambo, celles qu’on ne verra jamais dans les discos, etc.” Là, j’ai su qu’on l’avait enfin, cette chanson !
Comment expliques-tu le fait que tes autres titres, sortis après “Les Divas”, n’aient pas eu le même succès ?
Mes autres titres ? Il n’y en a eu qu’un, fait un peu à la va-vite et qui n’était pas du niveau des “Divas”, je le reconnais. Ensuite les télévisions ont supprimé quasiment toutes les émissions de variété et les radios ont réduit leurs programmations françaises, ce qui ne nous a pas laissé beaucoup d’opportunités. Seuls ceux qui avaient enchaîné plusieurs chansons très fortes s’en sont sortis, c’est-à-dire pas plus de quatre ou cinq artistes.
La chanteuse Lorie vient d’en faire une reprise qui cartonne sur You Tube, qu’en as-tu pensé ?
Elle m’a envoyé un mot très gentil pour me dire que cette chanson était une de celles qu’elle aimait beaucoup dans sa jeunesse et qu’elle avait tenu à la reprendre dans le cadre de cet album . J’ai trouvé ça très sympa de sa part d’autant que peu de titres de cette époque ont été repris, à part des tubes incontournables, comme ceux de Jean-Jacques Goldman.
Que penses-tu également du clip légèrement “trash attitude” qui l’accompagne ? Trouves-tu qu’il colle à l’esprit de la chanson ?
Le côté “légèrement” trash attitude ? Beaucoup de mes copains ont nettement préféré son clip au mien !
Quels sont tes futurs projets ?
Depuis que cette aventure des “80 ” a redémarré, il y a presque huit ans maintenant, je tourne beaucoup. J’en ai fait partie depuis le début, j’ai vécu tant de choses incroyables dont le Stade de France en 2008. Je suis toujours sur des spectacles un peu partout en France, j’ai également l’occasion de donner des concerts avec mon ami Jean-Pierre Morgand, interprète de “Nuit Sauvage”, gros succès du groupe Les Avions en 1987. Nous nous produisons en “live” tous les deux lorsque nous ne sommes pas sur des événements multi- artistes. Je vais aussi me remettre à composer, pour moi ou pour d’autres, les rencontres faites sur ces tournées m’ont fait découvrir beaucoup de nouveaux talents.
Cher Philippe, quel est ton mot de la fin pour les lecteurs de Stars-media ?
Je trouve très intéressant les nouveaux formats médiatiques via le Net actuellement, car ils créent enfin un relais “chaleureux” et immédiat sur l’actualité des artistes de tous horizons, contrairement aux médias traditionnels qui manquent de temps, de place, etc. Merci à vous tous.
Propos recueillis par Laurent Amar
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