Ne pas faire un remake du Magicien d’Oz de Victor Fleming, sorti en 1939 avec la sublime et regrettée Judy Garland, pour raconter les origines du magicien en question, telle fut la direction prise par Walt Disney Pictures et Sam Raimi pour Le monde fantastique d’OZ . Bien leur en a pris.
Comment le magicien est-il arrivé dans ce monde enchanté, comment cet usurpateur accompli, ce charlatan de la magie, ce baratineur pour femmes naïves a-t-il gagné ses galons de magicien et de héros pour tout un peuple ?
Les réponses vous seront révélées dans ce nouveau long métrage, énorme blockbuster tourné en 3D stéréoscopique.
Sam Raimi et les deux scénaristes, Mitchell Kapner et David Lindsay-Abaire, ont décidé de rendre leur personnage principal particulièrement humain et attachant. Le réalisateur avait d’ailleurs déjà travaillé avec l’acteur incarnant le magicien, le charismatique James Franco, fils torturé du Bouffon vert dans Spider-Man.
Le film commence, énorme surprise, en noir et blanc et surtout en format 2/40. Je pensais même avoir entre les mains une version endommagée du Blu-ray 3D.
Que nenni ! Sam Raimi a choisi de faire démarrer le film ainsi afin de dépeindre le monde triste et cynique dans lequel vit notre magicien préféré, c’est-à-dire le nôtre.
D’ailleurs, l’une des deux séquences les plus réussies du film a lieu dans notre monde et met en scène une pauvre jeune fille en chaise roulante. Cette dernière supplie Oz de la faire remarcher, pensant avoir en face d’elle un faiseur de miracle. Même les parents de la fillette sont prêts à lui donner l’intégralité de leurs modestes deniers pour accomplir cet exploit. Évidemment, en bon magicien de pacotille, Oscar Diggs alias Oz (son surnom dans le film, ndlr), se sauvera en laissant derrière lui la jeune fille en chaise roulante, ne pouvant absolument rien faire pour elle.
Lorsque le magicien se trouve mené, à bord de sa montgolfière, depuis le Kansas jusqu’à l’extravagant Pays d’Oz, il y voit la chance de sa vie. Tout semble possible dans cet endroit extraordinaire ! Même la fortune et la gloire ! Celles-ci semblent d’autant plus simples à acquérir qu’il peut facilement se faire passer pour le grand magicien dont tout le monde espère la venue. Seules trois sorcières, Théodora, Evanora et Glinda, semblent réellement douter de ses compétences… et elles ont bien raison.
Mais l’imagination d’Oscar, sa dextérité, son impudence et surtout son immense talent vont faire de lui non pas un magicien, mais un véritable prestidigitateur. Nous n’en dirons pas plus, à vous de voir le film.
Et là, croyez-moi, les petits comme les grands vont se régaler.
Tout d’abord, la direction artistique prise par Raimi est absolument magnifique, sublimée par une 3D pleinement justifiée. Les décors enchanteurs du monde d’Oz ressemblent à s’y méprendre aux environnements bucoliques des RPG japonais (“Eternal Sonata” en tête, auquel a dû jouer Raimi, ou le directeur artistique du film, ndlr).
Les personnages secondaires ne sont pas en reste. Avec un casting de charme et de choc pour incarner les sorcières : Mila Kunis, Rachel Weisz et la sublime Michelle Williams.
Mention spéciale au personnage de la petite poupée de porcelaine, qui ouvre d’ailleurs l’autre séquence la plus réussie du film : Le magicien et son ami le singe ailé explorent une cité de porcelaine dévastée par une attaque de la méchante sorcière. On y entend les pleurs d’une fillette. Oz trouve l’endroit d’où proviennent les lamentations et y découvre une adorable petite poupée vivante faite de porcelaine, mais avec les deux jambes brisées. Le parallèle avec la scène de la jeune fille paraplégique est évident, sauf que dans le monde d’Oz, tout est possible et notre magicien réussira brillamment, nous ne vous dévoilerons pas comment, à sauver la fillette en porcelaine.
À noter que ce personnage est entièrement réalisé en image de synthèse.
Cette séquence bouleversante (vous comprendrez pourquoi en la voyant) révèle à elle seule la dualité du magicien : son charlatanisme et son envie d’être un grand homme. Oz fut impuissant dans notre monde à guérir la petite fille paraplégique, mais sauvera l’adorable poupée dans l’univers d’Oz.
Bien que le film prenne ensuite une tournure un peu plus classique, il remplit parfaitement le cahier des charges de cet immense projet destiné à nous divertir et surtout à nous émerveiller.
Le visionnage du film en Blu-ray, notamment en Blu-ray 3D, s’impose de lui-même. Comme nous vous le disions plus haut, les décors sont magiques, les personnages, qu’ils soient réels ou en image de synthèse, crèvent l’écran et la réalisation de Sam Raimi est impeccable.
Ce dernier a d’ailleurs appliqué pour son film la technique de Peter Jackson sur Le Hobbit, à savoir une augmentation sensible de la colorimétrie. L’image n’étant ainsi pas assombrie par le port des lunettes 3D.
Les bonus du Blu-ray se révèlent passionnants et vous raconteront la genèse du long métrage. Notamment « Les secrets de la confection de la petite fille de porcelaine », qui vous dévoilera la création de cette petite poupée nous ayant définitivement fait craquer à la rédaction de stars-media. À regarder absolument après avoir vu le film.
Alors, si vous avez la chance de posséder un lecteur de Blu-ray 3D ou une Playstation 3 et une télévision digne de ce nom, foncez à partir du 17 Juillet chez votre revendeur le plus proche pour acquérir ce disque en 3D.
Ce film est un merveilleux cadeau offert par Walt Disney Pictures qui vous permettra d’oublier un peu ce début d’été tristounet.
Laurent Amar
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