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« La Légende du roi Arthur » au palais des congrès de Paris : grandiose et envoûtant

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De gauche à droite: Charlie Boisseau, Zaho, Florent Mothe, Camille Lou et Fabien Incardona

Arthur, Guenièvre, Merlin, Lancelot, Perceval, Mordred, Morgane, ces noms résonnent en nous, telle une légende intemporelle, et nous font rêver.

La quête du Graal ou la légende du roi Arthur sont d’une complexité historique et ésotérique rarement atteinte dans la littérature de l’imaginaire.

Inventée par le poète français Chrétien de Troyes, reprise à son compte par l’Église, elle fut enrichie de nouveaux textes au Moyen Âge.

Seules deux œuvres cinématographiques ont su rendre hommage à cette mythologie que Tolkien, pourtant grand fan, considérait comme trop française, pas assez « anglo-saxonne » à ses yeux : « Excalibur » de John Boorman, sorti en 1981 et plus récemment, l’excellent et mésestimé « King Arthur » du talentueux Antoine Fuqua, en 2004.

Le premier s’attachait à retranscrire le folklore de la légende, avec de la magie et des monstres, et surtout avec la très symbolique quête du Graal, coupe magique contenant le sang de Jésus.

Le deuxième film s’inscrit, lui, dans une démarche plus réaliste. Point de magie, et avec un roi Arthur, général d’un empire romain à l’agonie, qui devra choisir entre son obédience pour Rome et ses racines bretonnes.

Le spectacle qui se joue actuellement au palais des congrès de Paris se situe entre les deux, mêlant ainsi le conte, ou la fable, avec l’histoire épique, mais avec une priorité pour l’aspect légendaire.

L’histoire, vous la connaissez tous ! Arthur, devenu roi de Camelot après avoir retiré Excalibur de son rocher, affronte les forces des ténèbres représentées par la fée Morgane, sa demi-sœur. Un enfant maudit, Mordred, fruit de sa relation incestueuse avec cette dernière, mènera la vie dure au roi et à ses chevaliers. À cela, s’ajouteront les amours entre Guenièvre, épouse d’Arthur, et son meilleur chevalier, Lancelot du Lac. Enfin, la quête du Graal.

Entrons sans tarder dans le vif du sujet. Si l’ambition première était de nous en mettre plein les yeux, autant dire que c’est réussi.
Les costumes, les décors, les effets de lumière ou pyrotechniques, la salle du palais des congrès, tout est grandiose dans «La Légende du roi Arthur ».
La musique n’est pas en reste avec une très jolie partition, notamment le tube de la rentrée que fut « Quelque chose de magique ».

Pour ce qui est des interprètes des chansons dans ce spectacle à très gros budget, le casting s’avère excellent, avec entre autres la belle Camille Lou dans le rôle de Guenièvre, ou le très charismatique Florent Mothe qui incarne Arthur. Mais le coup de génie est sans aucun doute dans le choix de Zaho, avec sa voix atypique, pour le rôle de la démoniaque Morgane. Grâce à son physique et à ses vocalises, elle offre à son personnage une épaisseur qui colle parfaitement à l’esprit du spectacle.

Un bémol tout de même et pas des moindres : l’interprète de Lancelot du Lac, Charlie Boisseau, avec son air de grand benêt, ses cheveux décoiffés et son style en général, donne à son personnage un second degré très mal venu, faisant même rire les spectateurs alors que la scène est dramatique.
Pour un personnage comme Lancelot, sans doute l’un des plus tragiques et emblématiques de la saga, il est dommage d’avoir choisi ce comédien, très talentueux au demeurant. Mais bon…

Dove Attia, producteur du show et grand spécialiste de la comédie musicale, une fois de plus, réussit à nous émouvoir et à créer une nouvelle expérience scénique. Dove ne serait-il pas le véritable Merlin l’Enchanteur ?

« La Légende du roi Arthur » au palais des congrès est une comédie musicale hors norme, à l’ambition démesurée, tel un blockbuster hollywoodien s’exportant sur une scène de théâtre, pour le plus grand plaisir des passionnés des exploits d’Arthur… et de ses chevaliers.

« La Légende du roi Arthur », c’est actuellement au palais des congrès de Paris.

Laurent Amar
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