Un peu d’histoire….
L’érotisme (du grec ἔρως, érôs : « le désir amoureux ») désigne l’ensemble des phénomènes qui éveillent le désir sexuel, et les diverses représentations, en particulier culturelles et artistiques, qui expriment ou suscitent cette affection des sens. L’érotisme peut aussi
désigner, par extension, la nature de la relation qui s’instaure entre des individus à la suite de cette attirance.
L’érotisme, et l’adjectif « érotique », caractérisent tout ce qui, à partir d’une représentation liée à la sexualité, suscite une excitation émotionnelle et sensuelle, indissociablement physique et mentale. En ce sens, l’érotisme se différencie de la sexualité, car il ne renvoie
pas à l’acte sexuel lui-même, mais plutôt à tout ce qui provoque le désir sexuel, et à toutes les projections mentales que celui-ci évoque, en particulier les fantasmes.
L’érotisme se distingue aussi de l’amour (qui est un sentiment), dans la mesure où l’affection érotique est
issue en partie du corps et des pulsions sexuelles, contrairement à certaines formes d’amour qui font abstraction du corps (amour filial, amour platonique, etc.). L’érotisme vient d’un jugement esthétique, conscient ou non, lié à l’attrait sexuel. En ce sens, il a fourni beaucoup de matière aux représentations artistiques. Dans l’art, l’érotisme est en effet une catégorie ou un genre qualifiant certaines représentations suggestives, de personnes (en particulier le nu, en peinture ou en photographie) ou de scènes (dans la littérature ou le cinéma). Jouant généralement sur l’imagination, l’implicite ou la suggestion, il s’oppose à des représentations plus crues ou plus explicites de la sexualité, qu’on range dans le domaine de la pornographie. Du point de vue moral, il ne fait donc pas l’objet de condamnations aussi sévères que cette dernière, souvent qualifiée d’obscène ou d’indécente ; mais, comme la morale varie selon la culture et l’époque, certaines représentations jadis jugées obscènes ou sulfureuses sont aujourd’hui conçues comme simplement érotiques, c’est-à-dire suscitant le désir.
L’érotisme se différencie de la pornographie en ce que la pornographie se définit par ce qui est montré (c’est-à-dire la sexualité humaine montrée explicitement) tandis que l’érotisme se définit par une recherche artistique provoquant l’excitation sexuelle.
La pornographie n’est donc pas un érotisme plus « corsé ». Elle appartient à un autre domaine sémantique. Il arrive que la pornographie et l’érotisme se confondent (la pornographie étant « un moyen » pour atteindre « un but » : la sensation érotique,
l’excitation), comme il arrive qu’il n’y ait rien à voir.
Exemples :
– Érotisme sans pornographie : une attitude, une posture ou un geste d’une personne qui, bien que vêtue et ne faisant rien de particulièrement « sexy », provoque chez un observateur une excitation ;
– Pornographie sans érotisme : des films pornographiques qui laissent le spectateur indifférent (pour beaucoup de gens, des corps interagissant de façon mécanique, sans rien exprimer et sans ressenti ne provoquent rien) ou des œuvres artistiques qui utilisent la pornographie comme un moyen esthétique (voir certains travaux de H. R. Giger) ;
– Pornographie avec érotisme : ces mêmes films pornographiques, sur un autre public (ou alors réalisés différemment, avec un certain talent de mise en scène ou d’interprétation par exemple) peuvent tout à fait créer une excitation sexuelle.Dans le langage courant cependant, le terme de « pornographie » n’est souvent perçu que comme une intensification de l’érotisme – voir par exemple la presse TV et la façon dont elle classe les films : un film « érotique » ne montre pas les organes sexuels (contrairement à un film « pornographique ») sans toutefois être forcément « érotique », c’est-à-dire apte à provoquer l’excitation chez le spectateur. Il est aussi parfois vu comme une perversion de l’érotisme, ce dernier étant jugé plus noble et plus fin car ne montrant pas des parties du
corps supposées obscènes. Cette confusion vient du fait que la plupart des œuvres pornographiques sont faites avant tout pour provoquer des sensations érotiques.
Les termes anglais de « soft » et « hard » sont alors utilisés pour différencier la valeur de ces deux termes que l’on met dans le même domaine sémantique, l’érotisme étant « soft » et la pornographie « hard ». Comme la distinction entre « soft » et « hard » reste propre à l’appréciation de chacun, il est clair que l’utilisation dans le langage courant des termes de « pornographie » et « érotisme » rend difficile et souvent confuse toute analyse du sujet.
André Breton résumait cette question avec humour : « la pornographie c’est l’érotisme des autres ». L’érotisme étant « plus noble », on appelle plus facilement « pornographique » ce qui est fait par un autre.
Pour en savoir plus sur l’érotisme, mieux vaut vous rendre au salon qui lui sera entièrement dédié:
Paris le Bourget Parc des Expositions 93350
Le Samedi 12 mars 2016 de 10h à 20h et Dimanche 13 mars 2016 de 10h à 20h
Entrée à 16.50 euros (valable les 2 jours) en téléchargeant les 5 euros de réduction sur eropolis.fr.
.