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Laurent Amar pour stars-media vous fait découvrir l’artiste peintre Jeanne Rimbert

Jeanne Rimbert
Jeanne Rimbert

Bonjour Jeanne Rimbert, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis une jeune artiste issue des Beaux-Arts de Rueil-Malmaison, où j’ai pratiqué le dessin, la peinture et la sculpture. Je travaille depuis sur des installations in situ dans lesquelles la céramique occupe une place prépondérante. Ce sera le cas de la prochaine exposition à laquelle je participe en Décembre, dans un palais de la renaissance près de Rome. 

D’où vient votre passion pour l’art ?

Je pense que je suis tombée dedans quand j’étais petite… J’ai toujours porté cette passion en moi.

Vous avez apparemment trois grands thèmes dans vos créations, la peinture, la sculpture mais aussi “l’incrustation d’éléments sur des photographies”, pourquoi ce dernier choix ?

Ce ne sont pas réellement des inscrustations sur des photographies, mais des photographies de situations ayant réellement existé.
Je vois la photographie comme une manière de fossiliser un instant imaginaire au sein d’une réalité physique. Les espaces intérieurs et les paysages extérieurs que je traverse sont, au hasard des découvertes, les déclencheurs de mon travail d’installation.
Mes sculptures viennent alors se greffer comme de petites anomalies à leur environement,à la fois étrangères et issues du lieu, qui s’adaptent, se confondent ou s’imposent. Des paysages mentaux, qui génèrent une sorte de réalité augmentée, complétant ainsi notre perception du réel.
La photographie me permet d’étendre cet instant à la durée, de prolonger la contemplation.

Série Talk to the moon
Série Talk to the moon

Vous avez apparemment un rapport étrange avec la nourriture au vu de vos œuvres de la série “Cannibale” ?

La série “Cannibale”, petites faïences représentant des aliments aux relents très organique, évoque un thème qui m’est cher, celui du passage. Car qu’est-ce donc que le cannibalisme sinon le passage d’un corps extérieur vers l’intérieur de notre propre corps ? J’aime aussi le paradoxe inhérent à cette pratique : la passion – car il doit en falloir pour manger son prochain – vient directement se confronter au dégoût. On retrouve ce paradoxe dans mes pièces, à la fois appétissantes de par leur forme et répulsives de par leur sens.

Parlez-nous de l’énigmatique série “Installation : Talk to the moon” ?

Mes sculptures sont souvent de forme très organiques, et il est vrai que ces totems, qui s’érigent ainsi du sol de manière très primitive, ont quelque chose de phallique.  Ils sont inspirés des Golems de la mystique juive, formes d’argile embryonnaires auxquelles donne vie, momentanément, un magicien. J’ai voulu retranscrire ici, métaphoriquement et poétiquement, l’impression de solitude et d’isolemment à laquelle est parfois confronté un artiste qui se sent plus humanoïde qu’humain.

Quelles sont vos inspirations artistiques ?

L’Arte Povera bien sûr, et le surréalisme. Mais avant toutes choses, je m’inspire de la nature et des corps qui nous entourent. Plus je les observe, et plus ils perdent leur substance réelle. Ces instants du quotidien sont mes documents.

Série Cannibalisme
Série Cannibalisme


Quel sont vos peintres ou sculpteurs préférés ?

Eva Hesse, Johan Creten, Andy Goldsworthy… Je ne peux en choisir qu’un !

Pour conclure chère Jeanne, quel serait votre mot de la fin aux lecteurs de stars-media ?

Une phrase de Kater Attia : “Il faut vivre poétiquement, même si c’est prosaïquement que l’Homme habite la terre. Car la poésie ne doit pas seulement être écrite, elle doit également être vécue et pensée.”

Propos recueillis par Laurent Amar
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