Qui n’a pas entendu parler de ce crime atroce ?
Cinq membres d’une même famille, les Dupont de Ligonnès, sont assassinés début avril 2011 ; leurs corps sont retrouvés quelques semaines plus tard, le 21 avril, dans leur maison nantaise.
Immédiatement, les soupçons se portent sur le père, Xavier, qui demeure introuvable à ce jour. M6 a décidé de produire une série télévisée en quatre parties, Un homme ordinaire, retraçant justement le parcours mortifère de Xavier Dupont de Ligonnès. Elle sera diffusée à partir du 15 septembre 2020.
Après un entretien avec l’équipe de la société de production Capa Drama, le réalisateur et les scénaristes, nous avons pu rencontrer le comédien Arnaud Ducret qui incarne Dupont de Ligonnès. Il nous fera des confidences passionnantes sur le tournage et sa manière d’appréhender un tel rôle.
Précisons que les 3 premiers épisodes sont entièrement inspirés des faits réels de cette triste affaire.
En revanche, le 4 e épisode n’est, lui, que pure fiction, l’enquête n’ayant pour le moment toujours pas abouti. Enfin, le nom du protagoniste de l’histoire, ou devrions-nous plutôt parler d’antagoniste, a été changé par les scénaristes pour des raisons juridiques, car Dupont de Ligonnès est toujours présumé innocent.
Interview :
Bonjour Arnaud Ducret, comment vous êtes-vous préparé au rôle de Xavier Dupont de Ligonnès ?
Bonjour Laurent. Tout d’abord, j’ai lu quasiment tous les articles sur cette affaire, j’ai lu des livres, j’ai regardé un nombre incalculable de documentaires et je suis surtout en contact avec des proches de la famille Ligonnès. Tout cela m’a aidé à façonner mon personnage, à comprendre son caractère. J’ai lu également des témoignages.
Justement, avez-vous compris la psychologie de ce personnage ?
Justement non. Car dans 90 % des cas, un individu qui assassine sa famille retourne après l’arme contre lui. Dans le cas Dupont de Ligonnès, ce ne fut pas le cas. Et c’est difficile de comprendre cela.
Après son crime, il va se faire un trip dans des hôtels, il boit des côte-rôtie, drague la tenancière d’un établissement un peu lugubre dans le Var.
Je pense qu’il a dû se sentir libéré d’une chape de plomb après la disparition de sa famille. Il devait lui paraître impensable de se suicider tellement il se sent un ego surdimensionné.
Avez-vous pensé aux victimes en jouant ce personnage ?
Oui, absolument. Je sais qu’apparemment, les victimes ont été endormies avant d’être assassinées, je ne sais pas ce qu’elles ont dû ressentir, si elles ont vu leur mort arriver.
Je pense aussi aux proches et à la famille des Dupont de Ligonnès. Je me demande ce qu’ils vont penser en regardant le film, j’espère être à la hauteur de leur attente.
En revanche, si Dupont de Ligonnès est encore vivant et qu’il voit le film, je me fiche complètement de ce qu’il pensera de moi ou de mon interprétation de son personnage. Pour moi, il est déjà mort.
Propos recueillis par Laurent Amar
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