Attachez vos ceintures, Paramount Pictures en association avec DreamWorks vous emmène vers un voyage sans retour. Un périple vers un avenir scientifiquement crédible, mais redoutable et anxiogène, et qui pourtant risque de se révéler bien réel.
« Ghost in the Shell », manga signé Masamune Shirow, publié à la fin des années 1980, est enfin adapté au cinéma.
Le réalisateur Rupert Sanders est chargé de mettre en « live » ce standard de la littérature et de l’animation japonaise. Et coup de génie de la production, c’est à la remarquable comédienne Scarlett Johansson que revient le rôle principal du major Mira Killian / Motoko Kusanagi.
Dans un futur proche, que nous pouvons imaginer autour de 2050, dans une ville asiatique ressemblant à Séoul ou à Tokyo (rien n’est précisé à ce niveau par le réalisateur, ndlr), le major Mira Kilian, miracle de la technologie, se doit de faire respecter la justice dans un monde plus dangereux que jamais, où l’industrie de la robotique est en plein développement, où les réseaux sociaux et les connexions se font directement dans notre cerveau ; exit donc les bons vieux Smartphones.
La particularité de Mira est qu’elle est le tout premier être humain à avoir subi une transplantation du cerveau dans un corps entièrement robotisé.
Cela lui confère une force et une agilité à toute épreuve. Seulement voilà, Mira est hantée par son « Ghost », c’est-à- dire sa mémoire antérieure à son nouveau corps de machine.
Au cours d’une enquête sur une série de meurtres, perpétrés au sein même de la compagnie qui l’a créée, le major découvrira la terrible vérité sur son passé et sur son identité.
Comme nous l’avons dit, « Ghost in the Shell » est d’une exactitude scientifique que n’importe futurologue vous confirmera.
Des hologrammes aussi gigantesques que des buildings en guise de panneaux publicitaires, des océans vidés de leurs poissons et dans lesquels il ne reste que des méduses.
Des connexions Internet qui se font directement dans le cerveau, et surtout le major Mira Killian, premier être humain à posséder un cerveau implanté dans un corps artificiel.
La vision de Masamune Shirow, qui date d’il y a presque trente ans, fut d’une exactitude troublante.
Les scientifiques le savent déjà, pour une civilisation avancée, humaine ou extraterrestre, l’enveloppe biologique n‘est qu’une étape intermédiaire vers une enveloppe corporelle entièrement mécanique, cela est prévu pour la fin de ce siècle.
Et beaucoup plus tard, cette enveloppe laissera la place à un superordinateur où seront stockés l’esprit et la mémoire de chaque être humain.
L’ingénieure en chef qui a créé Mira, interprétée par l’actrice française Juliette Binoche, avouera au major son importance pour l’humanité, car elle représente « la toute première d’une nouvelle race d’êtres humains ».
« Ghost in the Shell » relate une histoire que n’aurait sans doute pas reniée un certain Stanley Kubrick !
La réalisation de Rupert Sanders est impeccable, non virtuose certes, mais irréprochable. Mention spéciale à la version 3D du film sur laquelle nous avons effectué cette chronique. C’est simple, chaque plan, chaque séquence, chaque cadrage, est conçu pour le visionnage de « Ghost in the Shell » en 3D ! Pas seulement parce que le film est agrémenté d’effets spéciaux remarquables, mais surtout parce qu’il dispose d’une direction artistique époustouflante !
Cette vision d’un monde futuriste, les design de Mira, avec une Scarlett Johansson plus belle et talentueuse que jamais, les comédiens épatants, tout est fait pour happer le spectateur et ne plus le lâcher par cette débauche de création visuelle, fortement inspirée, il faut bien le dire, du jeu vidéo. N’oublions pas que l’œuvre originale vient du Japon, où le loisir vidéo- ludique fait partie intégrante de la culture.
Mais qu’importe, « Ghost in the Shell » est une réussite totale, scénaristique, artistique, mais aussi éthique et psychologique. Le film, éminemment intelligent, nous fait réfléchir, nous interroge sur le devenir de l’humanité, peut-être trop d’ailleurs, il fut un échec aux États-Unis avec seulement 40 millions de dollars de recettes pour un budget avoisinant les 110 millions. Si la production avait trouvé le moyen de nous refourguer Tony Stark en partenaire de Mira, peut-être nos amis américains seraient-ils allés voir le film ?
Nous vous recommandons de ne pas passer à côté de l’une des œuvres cinématographiques majeures de 2017, si possible en 3D, pour ceux qui ont la chance de posséder un téléviseur compatible.
« Ghost in the Shell » :
Éditeur : Paramount
Disponibilité : 31 juillet 2017
Format : DVD, Blu-ray, Blu-ray 3D, Blu-ray 4K et VàD
Laurent Amar
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