Alexis Michalik aime la comédie musicale et cela se ressent à chaque séquence de ses spectacles.
Le rythme, la qualité des chorégraphies, des comédiens et des danseurs, Alexis affectionne le travail bien fait et veut que le spectateur qui se déplace et paie son billet en ait pour son argent.
Les Producteurs, actuellement au Théâtre de Paris, ne déroge pas la règle.
À l’origine écrit et scénarisé par le chansonnier américain Mel Brooks, Les Producteurs est un film à succès sorti en Amérique en 1968 puis oscarisé en 1969.
En 2001 se jouera la 1 re des Producteurs en version musicale avec Nathan Lane et, surprise car c’est un registre dans lequel nous ne le connaissions pas, l’acteur de Wargames Matthew Broderick dans le rôle du comptable dépressif.
En 2020, le producteur et comédien français Alexis Michalik lance les répétitions générales, et le 2 décembre dernier a eu lieu la générale de cette adaptation française très ambitieuse au Théâtre de Paris en présence d’un grand nombre de personnalités.
Faisons un pitch rapide des Producteurs.
La vie est dure dans les années 30 à Broadway pour Max Bialystock , d’autant plus lorsque l’on est un producteur raté réduit à devenir gigolo auprès de dames octogénaires dans le but de leur soutirer un peu d’argent.
Max va alors, avec l’aide de son comptable juif Leo Bloom, monter une arnaque à l’assurance en créant un spectacle aussi nul que possible, hommage à Adolf Hitler de surcroît, afin d’en faire un immense bide et ainsi toucher des indemnités sur le dos des investisseurs.
Mais oui mais voilà, le spectacle s’avèrera être un chef-d’œuvre et surtout un triomphe public, et c’est là que les ennuis vont commencer pour nos deux comparses.
Je ne connaissais pas l’histoire de ces Producteurs mais on reconnaît bien là le côté transgressif des œuvres de Mel Brooks. Que l’on aime ou pas cet humour parfois facile venu d’outre-Atlantique, il faut reconnaître que Mel aime se moquer de tous et avec tous.
Tout y passe dans Les Producteurs, et ce qui en fait un show aussi jouissif. Les nazis bien sûr, les Juifs, les homosexuels, les femmes (surtout les femmes âgées), sans oublier le show-business. Tout est caricature mais finalement, c’est Hitler qui est ridiculisé. On retrouve de fait la subtilité et la finesse de l’écriture de Brooks.
Les décors sont sublimes et nombreux, la mise en scène d’une efficacité redoutable tant le rythme imposé aux comédiens ne laisse pas une seconde de répit aux spectateurs. D’ailleurs il n’y a pas d’entracte et c’est tant mieux. En somme, c’est toute la direction artistique chapeautée par Alexis Michalik qui fait des étincelles, pour le plus grand bonheur de spectateurs de cette générale très réussie. Parmi ces derniers se trouvaient de nombreuses célébrités, dont Michel Drucker, Christian Vadim, Jamel Debbouze et Mélissa Theuriau, Christelle Chollet, Pauline Lefèvre, Clémence Lassalas, Malika Ménard ou encore Stéphanie Pasterkamp.
Ils furent nombreux à venir rendre hommage au travail titanesque accompli par Alexis Michalik et ses équipes, des comédiens épatants emmenés par Roxane Le Texier, Benoît Cauden et Serge Postigo.
Alors fermez les yeux, laissez-vous transporter dans le Broadway des années 30, capitale mondiale du musical, et venez assister au triomphe de ces si sympathiques Producteurs.
Laurent Amar
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