Cynthia Sardou était une jeune femme comme les autres, qui brillait dans son métier de journaliste et d’attachée de presse.
Mais un terrible évènement, redouté par toutes les femmes, est venu briser son bonheur et assombrir son existence, un viol.
Après des années de tristesse et de colère, Cynthia est désormais heureuse, épanouie dans sa vie sentimentale et familiale.
Elle s’est lancée avec talent dans l’écriture d’un livre bouleversant, “Une vie à reconstruire”, véritable témoignage de cette horrible nuit du 25 décembre 1999, où sa vie a basculé dans la tragédie. Mais c’est aussi un formidable message d’espoir pour tous ceux qui ont été victimes de viol, un hymne à la vie pour des personnes meurtries.
Cynthia a accepté, avec sincérité et gentillesse, de répondre à nos questions.
Bonjour Cynthia Sardou, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?
Bonjour Laurent, tout d’abord, sachez que je suis ravie d’être interviewée sur Stars-media.
Journaliste et correspondante pour la télévision française, j’ai travaillé notamment pour Canal Plus et GLEM (filiale de TF1 ndlr), et dans le monde du spectacle, dans les relations publiques.
Issue d’une famille que vos lecteurs connaissent bien, les Sardou, je suis la fille cadette de Michel, et de Françoise Pettré, Danseuse professionnelle au Châtelet et à l’opéra de Paris.
Pourquoi avoir attendu quinze ans pour raconter à travers votre livre, “Une vie à reconstruire”, le viol dont vous avez été la victime ?
J’avais écrit un premier texte sur ce sujet en 2005,”Appelez-moi Li Lou”, qui avait suscité beaucoup de réactions.
Ce deuxième ouvrage fut réalisé dans le but d’aider les victimes de ce type d’agression à mieux accepter les épreuves du destin, et surtout, à se sortir plus rapidement du stress post-traumatique.
Ce livre, je l’ai écrit avec mes tripes et mon cœur, pour essayer de trouver et de donner des solutions à ces personnes afin qu’elles s’en sortent plus vite que moi.
Il m’aura fallu plus de dix ans pour me remettre de cette agression, je me suis dit que c’était le moment d’en parler, et ainsi de permettre aux gens de moins souffrir et de se réconcilier avec la vie, en précisant que ce témoignage n’a pas de prétention littéraire ni de prétention médicale…Mais c’est un témoignage qui donne de l’espoir et une vision de la vie tout autre selon mes lecteurs. C’est positif et c’est aussi un travail très personnel sur soi-même que je partage avec le public.
Quels sont les membres de votre famille à vous avoir le plus soutenue après cette douloureuse expérience ?
Tout le monde y a mis du sien. Tous m’ont apporté du réconfort durant cette période très difficile. Ils ont certes réagi chacun à leur façon, mais ils ont été là pour me soutenir et je les remercie tous sans exception.
Je tiens à rendre hommage à mon frère Romain Sardou, écrivain, qui d’ailleurs a rédigé la préface de mon livre, pour son dévouement et sa présence à mes côtés. Je l’admire vraiment beaucoup.
Je remercie également ma chère et grande amie Grâce de Capitani d’avoir écrit l’un de ses poèmes spécialement pour ma personne, publié d’ailleurs dans l’introduction du livre.
Quel est le principal message que vous adressez aux femmes victimes de viol dans ce livre ?
Le passage essentiel est celui de la réconciliation et de l’espoir. Il faut faire la paix avec soi, et avec les autres, accorder le “pardon” afin d’accepter le présent, pour pouvoir se tourner vers l’avenir.
Le traumatisme en lui-même n’est pas une erreur de programmation initiale, mais plutôt une altération de cette programmation, induite par un scénario auquel personne n’est préparé.
L’agression constitue un traumatisme très difficile à gérer, pour les victimes mais aussi pour leur entourage.
Êtes-vous encore traumatisée par cette terrible expérience ?
Non, je ne le suis plus. Ma vie a beaucoup évolué et je ne perçois plus les choses de la même façon. Je vise l’essentiel sans être trop exigeante. J’appelle cela l’équilibre.
Je n’ai plus cette colère en moi, je ne cherche plus à me venger. Aujourd’hui, je suis en paix avec moi-même et je dirais même que la réconciliation avec la vie, c’est tout simplement d’être heureux, en tous cas d’essayer de l’être, de vivre avec ce traumatisme passé comme quand on vous ampute d’un bras.
Comment voyez-vous l’avenir désormais ?
J’ai plein de projets, dont la promotion de mon livre au Québec car j’y suis résidente.
En outre, je prévois de faire des conférences sur la reconstruction de sa vie après un viol. Donner un chemin à suivre avec mon témoignage et des conseils aux personnes qui en ont le plus besoin.
On m’a également demandé d’être porte-parole d’une association. Je vais y réfléchir et prendre des décisions prochainement. Je rencontre tous les jours des gens extraordinaires et je suis heureuse dans ma vie sentimentale, mon mari étant un bon complice dans ma vie.
Ma vie actuelle est très agréable, et je n’ai pas à me plaindre. Les gens m’encouragent et j’ai de très bonnes critiques sur le livre. C’est vraiment un bel encouragement pour la suite.
Quel serait votre mot de la fin pour mes lecteurs ?
J’aimerais citer à vos lecteurs ces mots de Jacques Prévert : “Soyez heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple”, histoire de prendre la vie du bon côté.
Propos recueillis par Laurent Amar
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