“Hélène et les garçons”, cette série mythique qui connaît un nouveau succès avec sa déclinaison “Les mystères de l’amour”, restera gravée dans l’histoire télévisuelle française et même à l’étranger.
Parmi ses interprètes emblématiques, il y a Sébastien Roch, celui que sa copine Johanna, alias Rochelle Redfield, surnommait “Cri-Cri d’amour”, pseudonyme lui aussi devenu culte.
Mais Sébastien a largement dépassé Christian. Comédien accompli, producteur de musique électronique, il est sans cesse à la recherche de nouveaux talents, par le biais de son propre label créé il y a six ans : Roch-music.com
C’est pendant le Festival de Cannes, à la Villa Schweppes plus précisément, que nous avons décidé de partir à sa rencontre pour tout savoir sur sa carrière de comédien et de musicien.
Bonjour Sébastien Roch, ton personnage dans la série “Hélène et les garçons” et ses différentes déclinaisons est moins consensuel, moins lisse que les autres. N’est-il pas finalement assez proche de toi ?
Bonjour Laurent, Il est vrai que, en démarrant la série, je me suis retrouvé embarqué dans l’aventure à 18 ans seulement.
C’était tout nouveau pour moi, je sortais d’une école d’art dramatique et j’aspirais alors à devenir comédien de cinéma et de théâtre.
Pour moi, cette sitcom était l’occasion de tourner tous les jours, nous étions en plateau de 9 heures à 23 heures, c’était vraiment une grande chance à saisir.
De ce fait, j’ai voulu amener mon personnage de Christian à être un peu instable, mais au caractère bien trempé de façon à l’imposer, même dans l’excès.
Je ne saurais dire si Christian me ressemble ; en revanche, il m’amuse beaucoup.
Désormais, le personnage a évolué, on est passé de la sitcom à une véritable série télévisée.
Je préférais Christian à l’époque de la sitcom, je le trouve paradoxalement beaucoup plus consensuel aujourd’hui qu’hier.
Comment expliques-tu la longévité de cette amitié avec les autres comédiens de la série ?
Nous sommes en effet très liés.
On s’est encore fait un week-end à la campagne récemment, avec Patrick Puydebat, Laure Guibert et d’autres amis comédiens. Beaucoup sont aujourd’hui mariés, ont des enfants.
C’est une véritable histoire d’amitié.
Est-il vrai que tu n’as jamais aimé ton surnom de “Cri-Cri d’amour” ?
Effectivement, au début de la série, cela m’énervait beaucoup, car j’étais encore jeune. À 18 ans, te faire appeler dans la rue par ce surnom un peu gnangnan, fleur bleue, c’est franchement gonflant.
Je me disais : “Mais qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ? – petit clin d’œil au film – pour mériter un surnom pareil ?” (Rires)
Nous avons tous eu des surnoms durant notre enfance, ils ont disparu à notre adolescence ou à l’âge adulte, mais moi, j’ai dû me le coltiner à vie, celui-là ! (Rires)
Mais avec le recul, il me fait bien marrer et je l’assume complètement. Aujourd’hui, il appartient à l’histoire de la télévision française. Finalement, c’est plutôt rigolo et je n’ai plus aucun problème avec lui.
Pourquoi avoir refusé à l’époque de reprendre ton rôle dans la suite de “Hélène et les garçons” ?
J’ai voulu arrêter parce que je venais de tourner 180 épisodes, j’étais fatigué et j’avais vraiment envie de voir d’autres horizons, tout simplement.
Je me suis donné la chance de courir les castings pour faire d’autres choses. J’ai d’ailleurs fait un peu de cinéma indépendant, du théâtre, j’avais besoin de cette longue période.
Il était pour moi hors de question de me laisser enfermer dans un personnage. Si je restais, j’étais condamné à faire la même chose tout le temps et ce n’est pas pour ça que j’avais choisi le métier d’acteur.
Concernant ta carrière musicale, comment expliques-tu que, après l’immense succès de “Au bar de Jesse”, en 1994, l’album n’ait pas eu le même succès ?
L’album à l’époque était très bien produit, mais il manquait de chansons phares, de vrais tubes. Il n’y avait pas de morceau assez fort.
Qu’est-ce qui t’a convaincu de rempiler dans “Les mystères de l’amour ” ?
Précision importante, j’avais déjà repris dans “Les vacances de l’amour” aux Antilles, il y a sept ans.
Je venais d’avoir mon gamin et, après avoir croisé Patrick Puydebat, on m’a proposé de revenir jouer dans “Les vacances…” et je me suis dit : « Pourquoi pas ? », après tout c’est génial, je vais partir pour les Antilles retrouver ma bande de copains et soudain, cela ne me dérangeait plus du tout de rejouer Christian.
Ça me faisait travailler, je n’avais pas spécialement beaucoup de boulot à l’époque, cela tombait donc parfaitement.
De fil en aiguille, nous avons enchaîné avec “Les mystères de l’amour” et nous ne nous sommes plus arrêtés.
Pourquoi es-tu au Festival de Cannes cette année, et à la Villa Schweppes en particulier ?
Aujourd’hui, j’ai deux casquettes. Je mène ma carrière de comédien dans “Les mystères de l’amour” et, en parallèle, je fais de la musique, notamment de la musique électronique dont je suis un grand fan depuis les années 1990.
J’ai donc décidé de devenir producteur musicien et il y a six ans, j’ai monté mon propre label. Chaque année, je produis un concours, le “BPM Contest”, c’est un véritable tremplin pour de nouveaux talents dans la musique électronique. Je sélectionne les artistes sur le Web et je les fais jouer dans différents clubs en France.
Grâce à cela, j’ai découvert Tez Cadey avec le titre “Seve” qui fait un véritable carton. J’en suis très fier, car j’ai pu découvrir ces jeunes talents et surtout les faire connaître au grand public.
Si je me trouve au Festival de Cannes, c’est tout simplement parce que la Villa Schweppes est l’un des partenaires de notre opération.
Aujourd’hui, il y a le gagnant de cette année, un jeune DJ qui joue actuellement à la Villa, Mathys Lenne, et je suis ici pour l’accompagner. Ainsi que la marraine du BPM 2015, Jennifer Cardini, elle mixera ce soir à la Villa.
Cher Sébastien, ton mot de la fin ?
J’aimerais dire à tes lecteurs, Laurent, la chose suivante : l’actualité est désastreuse! Dès que j’allume ma télé, j’ai juste envie de pleurer, même si aujourd’hui je suis à Cannes et que tout va bien.
Il ne faut surtout pas perdre de vue l’essentiel, il faut garder la tête froide, la vie est belle, alors respectons notre liberté et celle des autres afin de vivre libre et de mourir libre.
Propos recueillis par Laurent Amar
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