Je n’avais jamais vu le film Charlie et la Chocolaterie de Tim Burton, je n’avais pas non plus lu le roman original dont il est tiré, écrit par l’auteur britannique Roald Dahl. Je connaissais de façon toute relative l’histoire de ce grand classique de la littérature anglo-saxonne.
Je me suis donc rendu au théâtre du Gymnase Marie-Bell avec l’appréhension d’aller voir une comédie musicale tirée d’une œuvre qui ne m’avait jamais vraiment intéressé, qu’elle fût littéraire ou cinématographique.
Sans pour autant vous dévoiler l’histoire, je peux quand même vous faire un pitch rapide mais ô combien efficace.
Charlie Bucket est un enfant comme un autre, il adore le chocolat et les friandises. Oui mais voilà, il vit dans la misère et n’a pas les moyens de s’en procurer, d’autant que la marque prisée de tous est celle des chocolats Wonka, fabriqués par le célèbre Willy Wonka. Charlie vit peut-être dans la misère, mais il vit aussi dans l’amour, aux côtés d’une maman belle et affectueuse et entouré de ses quatre grands-parents. Charlie partage tout au sein d’une famille bienveillante soudée comme les cinq doigts de la main.
Willy Wonka proposera donc à Charlie de découvrir son usine de chocolat en participant à un concours dont le but est de gagner l’un des cinq tickets d’or, véritables laissez-passer pour visiter l’usine et se régaler à vie de friandises Wonka. Mais Willy Wonka a, en réalité, d’autres projets pour Charlie.
Ce qui saute aux yeux lorsque le spectacle démarre, c’est bien la beauté des décors et l’ingéniosité des effets de mise en scène. C’est coloré, c’est chaud, c’est artistique et cela s’éloigne, fort heureusement, de l’imagerie si marquée de Burton avec laquelle j’ai toujours eu beaucoup de mal.
De ce point de vue, j’ai de suite été rassuré.
Mais outre les décors et la mise en scène efficace du très expérimenté et surtout talentueux Philippe Hersen – dont j’avais déjà vu les excellentes adaptations de Flashdance, toujours au Gymnase, avec Priscilla Betti, et Saturday Night Fever au Palais des Glaces avec Fauve Hautot, deux spectacles que j’avais adorés –, le public a pu compter sur la prestation de comédiens épatants.
Tout d’abord, Arnaud Denissel, dans le rôle de Wonka, nous livre une interprétation tout en nuance en évitant, et c’est le piège avec ce type de personnage, de cabotiner à tout va. Denissel interprète un formidable Willy Wonka qui n’a rien à envier à un certain Johnny Depp. L’autre héros du spectacle est le jeune Charlie Bucket qui était, le soir de la représentation à laquelle j’ai assisté, joué par
Mathias Marzac, lui aussi impeccable.
Tous les comédiens du show le sont tout autant, mais la mention spéciale revient bien sûr aux cinq enfants gagnants du ticket d’or pour visiter l’usine. Et nous en venons à notre coup de cœur du spectacle, l’interprète de la truculente Violette Beauregard, Cassiopée Mayance. Elle ira loin la gamine, elle sait tout faire… Elle chante, elle danse, elle est drôle et interprète à la perfection son
personnage de jeune influenceuse pop star mâcheuse de chewing-gum. On a adoré.
Comédie musicale oblige, les chansons revêtent une importance majeure dans l’habillage artistique du show, et là aussi, elles sont très réussies, à l’instar des chorégraphies.
Nous féliciterons par la même occasion les producteurs Alexandre Piot et Thierry Chabrot, tout comme Phillipe Hersen, pour la justesse et l’ampleur de cette adaptation de Charlie et la Chocolaterie.
Vous l’aurez compris, nous vous recommandons chaudement de vous rendre au théâtre du Gymnase et de rejoindre Charlie Bucket, Willy Wonka et leur joyeuse bande de garnements pour une visite de l’usine à chocolat.
Vous assisterez à un spectacle musical généreux et plein de saveur avec, en plus, une jolie morale à destination des gourmands, fans de bonbons et de chocolat.
Pour plus d’informations sur le spectacle, cliquez sur ce lien.
Laurent Amar
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