Le 6 juin 1990, Nelson Mandela vient pour la première fois en France.
Quatre mois après sa libération qui suscita un engouement planétaire inouï, il est honoré lors d’une cérémonie sur le parvis du Trocadéro suivie d’un dîner privé avec le président François Mitterrand, le poète Aimé Césaire et le chanteur Renaud.
En s’appuyant sur ce double évènement, ce livre dévoile un aspect inédit de la lutte menée en France contre l’apartheid et contre le régime de Pretoria. Il croise trois regards différents et trois engagements forts, ceux de Nelson Mandela (Afrique), ceux d’Aimé Césaire (Antilles) et ceux de Renaud (Europe).
Chanteur à la mode, populaire et généreux, Renaud vole à l’époque de succès en succès avec des tubes tendres comme Mistral Gagnant, drôles comme Laisse béton, virulents comme Où c’est qu’j’ai mis mon flingue ? || s’illustre par ailleurs par ses prises de positions contre l’apartheid en Afrique du Sud.
En avril 1985, alors que Nelson Mandela a été transféré du pénitencier de Robben Island à la prison de Pollsmoor, Renaud lui manifeste sa solidarité dans une lettre publiée dans le quotidien L’Humanité : “Nous
sommes ici quelques-uns (sûrement plusieurs millions) à soutenir ton combat et celui de tes frères.”
Très engagé aussi pour la libération de Nelson Mandela, Aimé Césaire est une icône vivante, célébrée déjà dans les livres comme l’inventeur de la négritude. Toute son œuvre est un cri de révolte : “Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot
du désespoir.
Le 6 juin 1990, Aimé Césaire et Renaud dînent avec Nelson Mandela au palais de Chaillot, à l’initiative de Danielle Mitterrand, présidente de la fondation France Libertés. C’est un moment unique. C’est la première et la dernière fois que le chanteur et le poète auront l’occasion de parler à l’ancien plus vieux prisonnier du monde.
Serge Bilé raconte par le menu les coulisses et les enjeux de l’évènement dans un ouvrage enrichi d’un cahier photos exceptionnel. Les clichés de ce dîner privé n’ont en effet jamais été publiés. Ils contribuent à célébrer l’héritage merveilleux de Nelson Mandela : l’exaltation du “vivre ensemble”.
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