Bonjour Zulu, pourrais-tu te présenter à mes lecteurs français ?
Salut Laurent, je suis Zulu, auteur-compositeur- interprète mauricien. Je me considère comme un
artiste engagé et n’hésite pas à prendre position sur les sujets qui me tiennent à cœur.
« Zulu » est un surnom que t’avaient donné tes proches, pourquoi l’avoir gardé comme nom de scène ?
Par amour pour ma mère et par provocation, parce que s’appeler « Zulu » à Maurice, ça choque un peu les gens et au début ils trouvaient assez drôle que je porte ce nom. Comparé à mes frères et sœurs, j’ai une peau plus foncée et un physique plus africain. Mais maintenant, les gens ont beaucoup plus de respect et certains m’appellent même « Mister Zulu ».
Comment définirais-tu ta musique et quelles sont tes inspirations ?
La base de ma musique se trouve à Maurice, en fait dans notre folklore, le séga, qui peut se mélanger avec, par exemple, du rock, de la soul, de la pop, du jazz, du blues, ce qui donne une musique multiculturelle, métissée (de l’Inde à l’Afrique).
Le titre « Métisse » est issu d’une rencontre avec Mario du groupe “Émile et Images”, pourrais-tu nous en parler ?
La rencontre s’est faite tout bêtement sur mon lieu de travail, sur une plage, avec Mario Ramsamy on a parlé pendant des heures, la vibe est passée et on a collaboré sur le titre « Métisse », dont j’ai écrit le texte.
Penses-tu venir jouer en France prochainement afin de t’émanciper, artistiquement parlant, de l’île Maurice ?
Oui, je rêve de jouer là où on m’appelle, la France est un pays que j’aime bien et je voudrais être l’ambassadeur de l’île à travers ma musique. Ça permettra peut-être aussi de déboucher sur des échanges culturels intéressants.
Avec quels artistes français rêverais-tu de travailler ?
Je suis un très grand fan de Jean-Jacques Goldman, et pourquoi ne pas rêver d’être avec lui sur une scène ? Et Bernard Lavilliers. J’aimerais également travailler avec Zaz, la chanteuse qui a une voix magnifique. Un duo Zulu-Zaz, pourquoi pas?
Quelles sont tes actualités, cher Zulu ?
Je prépare mon nouvel album, intitulé « Tango Blues », avec douze titres. Il se présente comme un album de maturité après mon dernier, intitulé « Intimiste », sorti en mai 2016. Le prochain va être important pour moi et concernant la sonorité, je refuse les stéréotypes de la musique mauricienne. Celle-ci a évolué. Je raconte la tristesse dans la joie et ‘ai aussi une chanson qui me tient à cœur, celle pour ma mère, Margot, disparue. Et un titre, « Mo Drapo » (Mon drapeau, en français), un single que je souhaiterais sortir avant l’indépendance, le 12 mars, c’est une chanson patriotique, parce que j’aime tellement mon île.
Ton mot de la fin ?
Pour la liberté, l’égalité et la fraternité, je resterai Zulu, artiste dans l’âme.
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Propos recueillis par Laurent Amar, avec la participation de Candice Zhang
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