Quand, à Stars-media, nous avons demandé au bureau de presse Sony de pouvoir tester “Bloodborne”, celui-ci nous a répondu : “Attention, il ne s’agit pas d’un jeu vidéo comme les autres, c’est un FromSoftware, dans la lignée des Souls (“Demon’s souls” et “Dark Souls” 1 et 2, ndlr).”
Cet avertissement était entièrement justifié. Pourquoi parler dans un magazine dédié au divertissement culturel généraliste d’un jeu – un “action-RPG” en l’occurrence – qui s’adresse en priorité aux hardcore gamers, les vrais, les purs, les tatoués ? Tout simplement parce que “Bloodborne”, comme ses trois prédécesseurs, s’avère excellent, addictif, impitoyable. C’est un jeu différent : vous serez punis dès la moindre erreur.
Les concepteurs japonais de FromSoftware ne prendront jamais le joueur de “Bloodborne” par la main pour l’emmener là où il doit aller. Il est seul, les PNJ (personnages non jouables, ndlr) alliés sont rarissimes, et les cinématiques minimalistes.
Tout est fait pour que le joueur se sente seul et abandonné dans l’univers impitoyable d’Yharnam, ville dévastée par une épidémie qui a transformé ses habitants en monstruosités.
Dans “Bloodborne”, vous incarnerez un chasseur, arrivant à Yharnam pour y chercher le remède qui permettra de guérir de terribles maladies. La ville évoque une sorte de Londres, dans une époque victorienne fantasmée, dotée d’une architecture improbable et démesurée.
Dès l’entrée en matière, votre avatar sera aux prises avec des créatures de la nuit, plus exactement de la tombée de la nuit. Le jeu débutera en effet au soleil couchant, et se poursuivra lors de sa deuxième moitié dans l’obscurité totale, d’où l’utilité de la torche. Celle-ci, contrairement aux “Souls”, n’est pas temporaire, vous pourrez vous en servir tout au long du jeu, elle pourra même brûler vos ennemis.
Finie également “la fiole d’Estus” qui se recharge à chaque feu de camp. Elle est remplacée ici par des fioles de sang, et les feux de camp, qui sauvegardent la partie, par des lampes à huile émettant une lueur violette rassurante, comme pour dire aux joueurs : “Cette lumière, c’est la vie ; tout autour, c’est la mort, les ténèbres.”
Cela vous permettra également de rejoindre “Le rêve du chasseur”, sorte de base arrière où vous pourrez vous recharger en items et augmenter vos compétences.
Le level design est dans la lignée des “Souls”, sauf dans le deuxième épisode, plus linéaire.
Un seul point de sauvegarde, mais des raccourcis à débloquer afin d’arriver au boss de fin plus rapidement.
Dans “Bloodborne”, on meurt toujours autant, en perdant le sang recueilli qui sert de monnaie d’échange dans “Le rêve du chasseur”.
Malgré tout, on sent une difficulté moins intense que dans ses prédécesseurs. On avance, on doit se débrouiller pour savoir où il faut aller, mais on avance, on est rarement bloqué, et c’est une excellente chose.
Pour la partie technique, la direction artistique est tout simplement sublime, les gens de FromSoftware sont de grands artistes, à défaut d’être des techniciens hors pair.
Quelques baisses de frame rate (très rares) sont à déplorer, et surtout, il y a le temps du chargement de la partie à chaque mort ou chaque retour dans “Le rêve du chasseur”, près d’une minute, c’est beaucoup trop pour de la PS4, et pour un jeu estampillé Sony.
Pas de panique, un patch arrive très bientôt – avant fin avril – il devrait gommer ce problème, du moins on l’espère.
Il y a beaucoup à dire sur “Bloodborne”, son univers est d’une grande richesse, malgré une histoire finalement assez peu explicite, nous vous invitons à le découvrir.
En conclusion, “Bloodborne” constitue une perle. Des jeux comme ça, il y en a peu, alors ne le ratez pas !
Votre aventure dans les contrées dévastées d’Yharnam vous attend, les bêtes immondes aussi, la chasse peut commencer.
Éditeur : Sony
Développeur : FromSoftware
Machine : uniquement sur PS4
Prix public : environ 60 euros
Disponibilité : déjà dans les bacs et sur le PlayStation Store
Laurent Amar
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