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Test de Castlevania Lord of Shadow 2 sur PS3.

Jaquette PS3
Jaquette PS3

 

 

Lords of Shadow 2 s’est fait attendre, c’est le moins que l’on puisse dire.
Quatre ans après la sortie d’un premier épisode étonnant par sa qualité, Konami, par le biais du désormais célèbre studio espagnol MercurySteam, remet le couvert avec un nouvel épisode plus discutable que le premier, mais pas mauvais pour autant.

Sir Gabriel Belmont, à la fin du premier épisode, est donc devenu Dracula.
Au terme d’une cinématique d’anthologie, véritable coup de génie scénaristique, on peut voir notre héros, désormais prince des Ténèbres, qui, dans une église abandonnée d’une ville moderne, attend d’être réveillé. Il s’agit de Gabriel Belmont, mais à notre époque. Cette scène constitue le lien entre un Moyen Âge où règne la magie, et notre monde où domine la technologie.

Mais cette cinématique se révélera également la pierre d’achoppement du scénario de ce Lords of Shadow 2.

Arrêtons-nous d’abord sur l’histoire.
Zobek vient sortir Dracula de sa solitude. Il lui annonce que Satan est de retour, ses démons ont d’ailleurs commencé à ravager la Terre et ses habitants.
Dans la ville de Castlevania, construite sur les ruines de son ancien château,  Dracula va devoir mener un combat intérieur afin d’avoir le droit au repos éternel et redevenir Gabriel Belmont.

Le premier problème concerne le monde moderne. Que fait le château de Dracula dans une ville “américanisante” ? Il aurait bien évidemment dû être situé en Europe de l’Est.
De plus, pourquoi avoir choisi un monde moderne si peu crédible ? Gothique à souhait, la ville ressemble plus à Gotham City qu’à une cité réaliste.
Cette incohérence visuelle dans l’environnement anéantit complètement la magie de la cinématique de fin du premier volet.
Pourtant, dès que les séquences se déroulent dans les souvenirs de Belmont, avec un retour au château ou dans un univers fantastique, la magie opère à nouveau, preuve que le monde moderne choisi par Enric Alvarez, le producteur du jeu, constitue une erreur grossière, ou alors il aurait fallu faire les choses tout autrement.
De plus, les looks “cyberpunk” de certains ennemis sont complètement ridicules, notamment ceux des phases d’infiltration, très maladroites. À vrai dire, elles ne servent à rien. Mais où Alvarez est-il allé chercher l’idée saugrenue de transformer un héros aussi charismatique que Dracula/Belmont… en rat ? N’importe quoi !

Dracula/Belmont dans Lord of Shadow 2
Dracula/Belmont dans Lord of Shadow 2

Le deuxième problème se trouve dans le “level design”. On a énormément de mal à se situer, à distinguer les différents cheminements du monde des souvenirs et du monde réel.

Pour finir, les combos sont toujours aussi inutiles, on se contente d’appuyer sur chaque touche pour pouvoir espérer vaincre les “boss” ou autres ennemis, mais les combinaisons de coups, à proprement dites, ne sont que rarement appliquées.

Mais alors, quelles sont les qualités du jeu ?
La technique tout d’abord, la caméra est entièrement libre, le jeu est beau, fluide, ne bugge pour ainsi dire jamais. C’est déjà beaucoup.
La difficulté est très bien dosée et l’on progresse à chaque fois.
Mention spéciale à la scène du fabricant de jouets, magnifique en tous points, originale et parfaitement écrite ; cette séquence vaut à elle seule l’achat du jeu.
Les graphismes sont très réussis, les “boss” sont tous extrêmement soignés, on sent le travail énorme fourni par les équipes de MercurySteam.
Quel dommage qu’un tel déploiement de moyens soit gâché par des idées de background et d’univers aussi discutables ! Comment Konami, avec les moyens que la compagnie a consentis dans la production de ce deuxième épisode, a-t-il pu laisser Alvarez en roue libre de cette façon ? C’est incompréhensible.

Il faut également préciser l’ambiance exécrable qui aurait régné dans le studio espagnol pendant les trois années de développement. D’après les informations d’un programmeur ayant démissionné, Alvarez aurait agi seul, sans tenir compte des conseils de ses équipes, et refusé toute remarque ou suggestion. Pire, il aurait même interdit à certains membres de son équipe d’avoir la main sur le code source du jeu ou du moteur graphique. Nous estimons à Stars-media que le résultat final du jeu relève du miracle si l’on regarde de près les aléas de la production.

Pour conclure, le jeu aurait pu être un chef-d’œuvre, s’il avait été totalement réécrit, et surtout, de nouveau chapeauté par Hideo Kojima.
Nous ne vous déconseillons pas pour autant l’achat de Lords of Shadow 2 ; malgré tous ses défauts, l’aventure demeure longue, prenante, belle et Gabriel Belmont fait définitivement partie du panthéon des plus grands héros du jeu vidéo.
Note de la Rédaction (test sur PS3) : 14/20

Éditeur : Konami
Disponibilité : Déjà dans les bacs
Prix : Environ 70 €
Support : PS3, X BOX 360 et PC
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