Bonjour Fabrice Di Falco, Pourrais-tu te présenter à mes lecteurs qui ne te connaissent pas encore ?
Bonjour Laurent. Je suis un passionné d’arts sous toutes ses formes, c’est ainsi que dès le plus jeune âge, je me suis intéressé au Théâtre, à la Musique Classique et à la Danse, avec les décors , les costumes et les lumières qui forment l’écrin du Spectacle.
J’ai choisi le Conservatoire de Musique comme école stricte de formation car c’était pour moi une façon de travailler une voix lyrique pour interpréter des rôles d’Opéras et profiter de cette forme d’art qui réunit tout : le Théâtre, la Musique, la Danse.
Ta maman martiniquaise te considère-t-elle comme comme un enfant prodige ?
Ma mère me considère comme son fils qui à la Passion des Arts tout comme elle, ainsi elle est devenue mon Mécène de Cœur en m’aidant à réaliser mon rêve qui devenait aussi une partie du sien. Pour ma mère le côté prodigieux c’est le travail de la voix pendant des années, la concentration sur scène pour en même temps chanter et réaliser les vœux du metteur en scène sans oublier, toujours être vrai dans le côté de l’acting.
Tu as une voix digne des castrats d’une autre époque, est-ce exceptionnelle dans le milieu de la chanson lyrique ?
L’univers des Castrats est le début de l’art lyrique puisque c’est l’époque des grands Opéras, de la “vocalité” et des prouesses.
Le terme Diva était à l’époque Baroque donné aux Castrats ” Il Divo ” avec les caprices de vedettes et l’attitude des stars qu’ils étaient et ou tout leur était possible.
On te considère comme un “contre ténor”, pourrais-tu nous expliquer ce terme ?
A 39 ans je suis devenu contre-ténor car avec la maturité, ma voix sans perdre le timbre , ni la couleur claire, à acquit des médiums et graves dans ma tessiture. Je suis donc un alto masculin qui interprète des rôles d’hommes ou de femmes avec le registre qui est similaire à une femme alto ou mezzo-soprano.
A 19 ans quand j’ai commencé ma carrière de chanteur en enregistrant mon premier disque “ou est passé l’amour” ma voix était celle d’un soprano masculin , voix proche des filles ou des femmes. Ainsi pendant 20 ans j’ai interprété beaucoup plus de rôles dans l’Opéra Baroque et Contemporain avec des rôles pour castrats sopranos ou sopranos féminins.
Tu as une affection toute particulière pour Michael Jackson, pourquoi avoir tenter cette rencontre improbable dans ta musique entre la chanson lyrique et la popstar ?
J’ai toujours été attiré par les voix d’hommes aigues, et le premier disque que l’on m’a offert était celui de Klaus Nomi puis celui de Mickael Jackson et Prince.
Ces voix d’enfants dans des corps d’hommes me rendaient sensibles par la fragilité du timbre et en même temps l’originalité des différentes couleurs vocales. Mais j’ai cette affection pour Jackson simplement parce que j’ai eu la chance de chanter pour lui au Sultanat d’Oman lors de son séjour dans les Pays arabes. Ainsi ce concert a été un déclic puisque j’ai réalisé par la suite qu’il aimait beaucoup les voix de Castrats, les châteaux, les costumes, enfin toute cette vie des voix d’anges de l’époque Baroque .
J’ai souhaité des années plus tard après sa disparition, lui rendre Hommage avec ceux qu’ils admiraient beaucoup.
Grâce à la musique on peut faire se rencontrer des personnes d’époque différente et l’alchimie se fait ou pas.
Grâce à Dieu, cette rencontre fut possible avec le di Falco quartet.
Tu as dit un jour que si Farinelli avait vécu à notre époque, il aurait sans doute aimé Michael Jackson ou Prince, le pensais-tu vraiment ?
Je pense que le Castrat le plus Pop de l’époque baroque est Farinelli, d’ailleurs en 1994 le réalisateur Gérard Corbiau l’a choisi au lieu d’un autre, parce que ce castrat était en même temps l’exubérance personnifiée et l’émotion infantile qui donnent ces frissons et appelle les larmes.
Farinelli et Jackson, tous deux enfants stars et obligés de le rester pour leur Famille, auraient pu s’entendre ou devenir des rivaux! par chance ils ont été séparés par des époques qui a permis à Jackson d’être Fan de ce Castrat .
S’ils avaient vécus à la même époque , ils auraient été soit rivaux, soit amis, soit frère de musique.
Ou pourrons-nous te voir chanter prochainement ?
Dans ce programme ” Hommage des Castrats aux Rois de la Pop” ou ” de Farinelli à Mickael Jackson ” j’invite le public qui aime l’art des contre-ténors, de la musique baroque, des airs de Farinelli , à rejoindre le public qui aime le Jazz, le Negro spiritual, la Pop au Théâtre du Gymnase Marie-Bell.
J’ai choisi ce théâtre parce que c’est un sublime théâtre à L’italienne qui permet aux artistes de devenir ou de se réaliser en tant que Gymnaste.
En effet, dans ce spectacle “One vocal show”, c’est une gymnastique des cordes vocales pour interpréter aussi bien de l’Opéra, que des chansons, du Jazz, de la Pop et même des standards caraïbes et créoles.
Pour conclure cher Fabrice, pourrais-tu nous dire ton mot de la fin ?
L’histoire d’un spectacle s’écrit grâce à des rencontres qui vous permettent de mettre en vie un rêve .
Ce One Vocal Show n’aurait pu se faire sans le soutien et aide précieuse de tous les membres de ce di Falco quartet. En effet, c’est la rencontre avec trois musiciens de la scène baroque et jazz qui m’a donné envie de réaliser musicalement ce métissage des époques et des styles.
Les arrangements au piano de Jean Rondeau et de Jonathan Goyvaertz mêlés à ceux du contrebassiste Erwan Ricordeau et du percussionniste Aurélien Pasquet ont permis à ma voix d’ornementer, d’improviser et de donner avec les idées de chacun les arrangements inédit que le public écoute en disque ou entend lors des spectacles au Théâtre du Gymnase.
Je viens du monde de l’Opéra et je ne pouvais pas rester dans une version concert, il me fallait le talentueux metteur en scène Jean-François Vinciguerra pour créer sur scène et en lumière, l’univers que j’avais en tête.
Comme Farinelli et Jackson, j’aime la danse et il fallait que des styles de danses aussi se rencontrent sur des musiques diverses et grâce aux chorégraphies de Vincent Ansart, Fonzie Kohane et Joris Conquet, chaque air chanté trouve son mouvement, sa propre danse.
Nous avons la chance d’avoir des marraines de Cœur du Monde artistique, car chaque spectacle ont été sous le Parrainage de Madame Eve Ruggieri, Madame Babette de Rozieres, Madame Euzhan Palcy et en Février Madame Fabienne Thibeault.
Vous le comprenez car même les Marraines sont toutes représentantes de L’art sous toutes les formes.
Je vous donne rendez-vous le 17 Février et le 31 Mars à 20h30 au Théâtre du Gymnase Marie-Bell sous la direction de notre Parrain Jacques Bertin et de toute son équipe .
Merci à notre Ange Valy qui nous permet de porter sur ses ailes ce projet si original et familial.
Propos recueillis par Laurent Amar
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