Jean-Jacques Goldman fait fantasmer beaucoup de gens, notamment depuis qu’il a définitivement quitté la scène en 2004, ou était-ce 2003 ? On ne sait plus très bien, toujours est-il qu’il manque à ses fans, et ces deniers sont nombreux.
Des millions de disques vendus, des chansons culte par dizaines, et des morceaux composés et écrits pour les plus grands, Jean-Jacques Goldman est à la variété française ce que Mozart fut en son temps à la musique classique.
Si Goldman ne remontra plus sur scène, les « tributes » (des groupes interprétant exclusivement les titres d’un seul artiste, ndlr), eux, ne s’arrêtent plus de chanter du Goldman. Et le public les remercie chaleureusement car c’est une façon comme une autre de pallier le manque engendré par cette retraite artistique largement prématurée.
L’Héritage Goldman fait justement partie de ces tributes. Le guitariste Michael Jones, comparse de toujours du plus célèbre des chanteurs français, orchestre le projet et embarque une troupe de musiciens et de chanteurs épatants, mon préféré étant de loin le jeune Cyprien Zeni.
Jones et ses amis se dépensent sans compter sur scène et ils ont chanté près de 2 heures au Dôme de Paris, interprétant les tubes les plus emblématiques de Goldman et rendant ainsi un bel hommage à l’univers musical du chanteur originaire de Montrouge.
Le public a répondu présent, le concert parisien du 5 mars dernier s’est joué quasiment à guichets fermés, et c’est comme ça dans toute la France à chaque fois que L’Héritage Goldman se produit.
Même si j’ai passé un excellent moment, j’émets cependant des réserves quant au choix des titres interprétés. La Vie par procuration, Il changeait la vie, Encore un matin en simple medley, alors le public adore ces morceaux, c’est plutôt discutable.
Par ailleurs, des titres ultra-scéniques et orchestraux tels que Le rapt, Ensemble ou encore Tournez les violons, d’autant plus qu’il y a sur scène une violoniste remarquable, n’ont même pas été chantés. En revanche, les tubes du trio Fredericks
Goldman Jones ont tous été joués en intégralité. En somme, Jones rend hommage à Jean-Jacques Goldman et, à juste titre, à la regrettée Carole Fredericks, mais il rend également hommage à Jones, et ce n’est pas ce qu’on lui demande.
Mais mis à part ces considérations, le spectacle fut très agréable, et on n’a pas vu le temps passer. On ne peut que féliciter la tournée L’Héritage Goldman de continuer à donner au public le bonheur d’écouter, sur scène, les chefs-d’œuvre d’un artiste de génie, hélas définitivement retraité.
Laurent Amar